En 2024, dans le cadre de son contrat local de santé (CLS), le Pays Thur Doller s’associe à la démarche de prévention initiée par l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air ATMO Grand Est et l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour la sensibilisation de la population sur le radon dans l'habitat.
L'objectif : mieux faire connaître le radon aux habitants et les gestes simples permettant de limiter son exposition
Contact : Fabienne DEL ZOTTO, coordinatrice du contrat local de santé du Pays Thur Doller, 03.89.35.70.78
Le radon, gaz radioactif d'origine naturelle, présent partout à la surface de la planète à des concentrations variables selon les régions et la nature du sous-sol.
Il est apparu au travers de différentes enquêtes conduites auprès des habitants du Grand Est lors de la phase d’élaboration du Plan Régional Santé Environnement, que la question du radon et des risques sanitaires associés restait encore méconnue. Pourtant, 318 communes de notre région sont considérées à « potentiel radon moyen à élevé », soit près de 463 500 habitants concernés, dont ceux du PETR Thur Doller !
Selon la cartographie établie par l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN), 32 communes du Pays Thur Doller sur 46 sont en zone à risque de potentiel « élevé » de présence de radon.
De nombreux paramètres influent sur la diffusion du radon depuis son lieu de production. Outre la teneur du sous-sol en uranium, la porosité du sol va jouer un rôle dans l’émanation du radon, l’état du sol et essentiellement son humidité vont également influer sur la capacité du radon à diffuser depuis son lieu de production. Les conditions météorologiques (vent, pression atmosphérique, précipitations) ont également une incidence non négligeable sur la diffusion du radon au niveau du sol.
En remontant vers la surface, il peut s’accumuler dans les bâtiments.
Le radon pénètre essentiellement par les parties basses du bâtiment qui sont soit en contact, soit au plus près du sol. Ainsi, sous-sols, caves, vides sanitaires constituent les zones d’entrée préférentielles du radon.
Fissures, passages de canalisation, joints, dalles présentant un défaut, offrent l’essentiel des voies d’entrée.
La localisation géographique d’un bâtiment, sa structure, mais aussi son mode d’occupation vont conditionner le risque d’accumulation du radon.
S’il est présent à des concentrations importantes, le radon peut favoriser la survenue de cancers broncho-pulmonaires, notamment si on est exposé à ce gaz pendant une longue période.
Le radon est classé « cancérogène humain certain » depuis 1987 par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC), d’abord sur la base de données d’expositions élevées recueillies en milieu professionnel (mines d'uranium), puis à partir de données d’exposition plus faibles constatées dans les habitations.
Les études épidémiologiques en population générale indiquent en effet de façon très convergente une relation linéaire entre l’exposition au radon domestique et le risque de cancer broncho-pulmonaire.
Le radon représente le tiers de l'exposition moyenne de la population française aux rayonnements ionisants. Il serait responsable, en France, de 5 à 12 % des cancers du poumon, avec un risque aggravé pour les fumeurs (synergie radon-tabac), ce qui correspond à 1200 à 2900 décès par an.
Des solutions existent pour réduire significativement la concentration en radon dans les habitations. Elles reposent sur deux types d’actions :
· Eliminer le radon présent dans le bâtiment en améliorant le renouvellement de l’air intérieur (renforcement de l’aération naturelle ou mise en place d’une ventilation mécanique adaptée) ;
· Limiter l’entrée du radon en renforçant l’étanchéité entre le sol et le bâtiment (colmatage des fissures et des passages de canalisations à l’aide de colles silicone ou de ciment, pose d’une membrane sur une couche de gravillons recouverte d’une dalle en béton, etc.). L’efficacité de ces mesures peut être renforcée par la mise en surpression de l’espace habité ou la mise en dépression des parties basses du bâtiment (sous-sol ou vide sanitaire lorsqu’ils existent), voire du sol lui-même.
Les solutions les plus efficaces peuvent nécessiter de combiner les deux types d’actions. L’efficacité d’une technique de réduction doit être vérifiée après sa mise en œuvre en effectuant de nouvelles mesures de concentration en radon.
Fabienne DEL ZOTTO
Coordinatrice du Contrat Local de Santé
5 rue Gutenberg - 68800 VIEUX-THANN
03 89 35 70 78
07 50 01 20 99